La saveur du jour
Action de grâce: célébrer les récoltes
L’été est terminé. Est-ce à dire que l’occasion de célébrer notre garde-manger local l’est aussi? C’est tout le contraire, et la fête de l’Action de grâce vient nous le prouver.
On dit que les peuples autochtones du Canada célébraient la récolte automnale bien avant l’arrivée des colons européens en tenant des festins de groupe. On cherche alors à s’assurer de bonnes récoltes grâce à des danses et des rituels. Les équipages européens qui débarquent en Amérique s’y mettent à leur tour et célèbrent entre autres le fait d’avoir été épargnés des dangers des eaux. Les habitants de la Nouvelle-France, autour de 1600, se mettent aussi à célébrer la saison, et la fête est officialisée au Canada en novembre 1879. Rapidement, les célébrations s’accompagnent de gibier ou de dinde, alors exclusive à l’Amérique du Nord, puis de courges et citrouilles, des aliments de saison.
Aux États-Unis, les histoires diffèrent selon les sources, mais on pense que le «Thanksgiving» aurait été célébré pour la première fois par des pèlerins au Massachusetts pour célébrer les récoltes de 1621. D’ailleurs, dans le passé, lorsque les récoltes étaient moins abondantes, la fête n’était pas célébrée.
La date des festivités a souvent changé, mais en 1957, on décrète finalement que l’Action de grâce sera célébrée au Canada tous les deuxièmes lundis du mois d’octobre, un moment où les activités extérieures sont encore possibles.
Si, au fil du temps, les dates et les rituels de la fête ont été modifiés, le menu, lui, est resté fidèle à ses origines. Aujourd’hui, dans bien des familles, la dinde ouvre le festin de l’Action de grâce, accompagnée de ses compagnons saisonniers: la canneberge, la courge et la pomme de terre en purée. Une tarte à la citrouille ou aux pacanes sert souvent de dessert.
Moins célébrée chez les Québécois francophones que chez les anglophones, l’Action de grâce représente en tous les cas un moment de partage et de remerciement, l’occasion de célébrer ensemble l’abondance et la richesse de notre garde-manger.