Nettoyage et entretien printanier de l’équipement de plein air

Vêtements, bottes, skis… Au printemps, c’est le temps de prendre soin de tout ce que vous avez utilisé cet hiver pour faire du plein air, voire simplement marcher en ville. Ce nettoyage est souvent négligé et ce n’est pas une bonne idée!



Le matériel de plein air et les vêtements dits «techniques» coûtent souvent cher et les défauts d’entretien nuisent à leur durabilité et à leur efficacité. 

4 règles d’or

1- Bien lire les étiquettes

Chaque sous-vêtement ou vêtement de sport a ses particularités en matière de composition (par exemple, en laine mérinos ou en duvet) et certains sont traités en usine (pour être imperméabilisés, par exemple). La température de lavage en machine et le mode de séchage indiqués sont notamment à observer scrupuleusement.

2- Nettoyer

Si les sous-vêtements sont à laver à chaque utilisation, les manteaux et les bottes doivent au minimum l’être à chaque fin de saison, et beaucoup plus souvent si vous les utilisez de façon intensive. En principe, tout peut se laver à la machine et à la maison, à condition de prendre certaines précautions. Le nettoyage à sec n’est pas recommandé, même pour le duvet. Les produits nettoyants techniques, vendus dans les magasins de plein air, sont à privilégier.

3- Traiter

En traitant les manteaux et pantalons imperméables ou déperlants avec des produits spécialisés dès qu’ils perdent en efficacité, de même que les bottes qui ne sont pas en caoutchouc, vous vous éviterez d’accuser la marque de défaut de fabrication et resterez bien au sec.

4- Ranger adéquatement

Tout ce que vous n’utiliserez pas avant l’hiver prochain doit être bien sec et entreposé dans un endroit aussi sec. Les skis ne devraient pas l’être dans un endroit trop chaud (comme en hauteur, sous le toit d’un garage).

La première règle d'or: bien lire les étiquettes! Photo: Pixabay

Des sous-vêtements en «santé» 

Matières synthétiques

Le principal problème des couches de base en matières synthétiques est qu’elles emmagasinent souvent les odeurs, d’où l’importance de bien les laver. Benoit Lapierre, conseiller chez Mountain Equipment Coop (MEC), recommande à cet égard d’utiliser un savon technique anti-odeurs, mais faites d’abord l’essai avec votre détergent à lessive habituel, qui suffit dans la plupart des cas.

Laine mérinos 

C’est la fibre vedette du plein air. L’essayer, c’est l’adopter! Elle vous garde au chaud, ne retient pas les odeurs, et contrairement à la laine normale, elle est très douce, à cause de ses fibres longues et fines, précise-t-on chez MEC. «Naturellement antimicrobienne, on peut ne pas laver ses sous-vêtements à chaque utilisation» et quand on le fait, mieux vaut le faire à la machine, à cycle normal et à l’eau froide ou tiède, recommande pour sa part La Cordée sur son blogue. «L’idéal est d’utiliser pour ce faire un savon doux spécial, vendu dans les magasins de plein air», souligne Benoit Lapierre.

La laine mérinos étant une fibre délicate, on recommande de bien fermer les fermetures éclair d’autres vêtements mis dans la machine pour éviter qu’elles accrochent la laine. Cela dit, si vous constatez comme moi qu’à la longue votre sous-vêtement a de petits trous, c’est normal! «C’est une fibre très efficace, mais moins durable que le synthétique, dit Benoit Lapierre. Elle fait des trous, mais cela n’empêche pas de continuer à porter le sous-vêtement.» C’est juste un peu plus aéré!

Photo: Pixabay

Des manteaux pour être au sec

Imperméables, Gore-Tex, softshell… Qu’ils soient bien imperméables, déperlants ou coupe-vent, les vestes ou manteaux sont la coquille (deuxième ou troisième couche) derrière laquelle s’abrite l’amateur de plein air pour lutter contre le vent, la pluie ou la neige. Son entretien est à prendre au sérieux!

MEC propose ce test simple: étendez votre manteau imperméable ou imper-respirant à plat et arrosez-le d’un peu d’eau; si l’eau perle à la surface, contentez-vous d’un bon nettoyage; si le vêtement absorbe l’eau, il est temps de le laver ET de le traiter. 

Nettoyer

L’accumulation de saleté, qu’elle vienne de l’extérieur ou de votre propre sueur, nuit à l’efficacité de ce type de vêtement, d’où l’intérêt de le laver régulièrement à la machine. Si l’imperméabilité est encore bonne, un produit nettoyant, comme ceux vendus en magasin de plein air (par exemple, les produits des marques Nikwax ou Granger’s), suffit à bien «laver le manteau, à améliorer sa respirabilité et à raviver le déperlant», constate Benoit Lapierre. Il faut veiller à remonter les fermetures éclair, laver à l’eau tiède, ne pas utiliser d’assouplisseur, rincer abondamment, essorer à cycle délicat et sécher à l’air libre.

Certains recommandent de remettre le vêtement une fois sec dans la sécheuse pendant 20 minutes à température élevée pour «réactiver la déperlance du vêtement» sur sa surface extérieure, mais le mieux est de suivre les indications du fabricant. 

Réimperméabiliser

Utilisez dans la laveuse un nettoyant imperméabilisant spécial (vendu en boutique de plein air) ou mieux, un produit imperméabilisant, après un premier lavage, pour vraiment redonner au manteau (ou au pantalon) sa performance d’origine. Cette méthode est préférable à un traitement déperlant par vaporisation.

Le duvet, un cas à part 

Le pouvoir isolant de la veste ou du manteau en duvet est réduit par la saleté. Son lavage est donc une condition pour vous garder au chaud plus longtemps.

Dans le cas de la «doudoune» en matières synthétiques, on peut utiliser les mêmes produits nettoyants que pour les autres manteaux, mais pas pour ceux en duvet (plumules de canard ou d’oie). La mention vaut aussi pour les sacs de couchage en matières synthétiques ou en duvet.

Nettoyer

Dans votre propre laveuse, à condition qu’elle soit à chargement frontal, et à cycle délicat. Remontez les fermetures éclair avant le lavage. L’utilisation d’un savon liquide conçu spécialement pour le duvet est «très importante», souligne Benoit Lapierre. La Cordée recommande une eau à 40 degrés Celsius. Le mieux est de faire un deuxième cycle de rinçage et au moins deux d’essorage.

Sécher

En machine aussi, à basse température, avec une, deux ou trois «balles de séchage», qui peuvent aussi être des balles de tennis propres. L’opération, qui peut durer plus de deux heures, permet d’empêcher les amas de duvet, d’accélérer son séchage et de lui redonner son volume. Répétez l’opération si nécessaire.

Entreposer

Le duvet, seulement quand vous êtes sûrs qu’il est bien sec, sinon il risque de s’y développer des bactéries, prévient La Cordée sur son blogue. On y indique que le fabricant de vêtements en duvet Rab «suggère d’attendre deux jours après avoir laissé sécher votre duvet pour le ranger» sur une tablette, dans un bac et non sur un cintre, méthode qui altère le duvet se trouvant sur les épaules.  

Des bottes pour un bel hiver… prochain

Avant d’enfiler vos souliers de course et vos sandales, pensez à remiser vos bottes de ville, de ski ou de raquette de façon à ce qu’elles soient en bonne condition pour l’hiver prochain. 

Nettoyer

Dans la plupart des cas, un linge humide et un mélange d’eau chaude et de vinaigre, voire un coup de brosse suffiront à bien laver vos bottes, selon le blogue de La Cordée. Les lacets sont à laver à part, surtout s’ils sont pleins de calcium. Dans le cas des bottes de ski alpin, Benoit Lapierre suggère fortement d’enlever le chausson intérieur et de bien le brosser. Même chose pour la semelle intérieure (des bottes de ski alpin, de fond ou de raquette), qu’on doit sortir, nettoyer et même remplacer si possible pour l’hiver suivant afin d’améliorer efficacité et isolation!

Traiter

Seules les bottes de ville réclament, en général, un traitement régulier. Il peut être déperlant pour les bottes en tissu ou revitalisant pour celles en cuir, en nubuck ou en suède. Évitez pour ces dernières l’application d’un déperlant avant de les ranger, au risque d’empêcher à ces matières naturelles de respirer pendant l’hiver, précise La Cordée. 

Sécher

En l’absence de sèche-bottes, on peut utiliser un sèche-cheveux pour s’assurer que l’intérieur de la botte est bien sec avant l’entreposage. Le truc de Benoit Lapierre: une fois sèche, bourrer la botte de papier journal, qui absorbera le reste éventuel d’humidité.

Photo: Riccardo Mion, Unsplash

Des skis prêts à farter? 

Pour les skis alpins ou de haute route, Benoit Lapierre recommande, si on ne le fait pas soi-même, de faire «préparer» ses skis (cire de glisse) au printemps plutôt qu’au début de l’hiver. Il y a moins de monde dans les magasins et la cire préserve vos skis pour l’été.

Pour les skis de fond, on gratte les vieux farts (pour ceux qui fartent encore leurs skis), on défarte et on applique une couche de cire de glisse à la grandeur du ski pour protéger la base pour l’été.

Des raquettes et des crampons bien propres 

Pour les raquettes, Benoit Lapierre suggère un simple rinçage à l’eau et un bon séchage avant rangement. On en profite pour vérifier l’état général, notamment les pivots et les fixations, car mieux vaut envoyer ses raquettes en réparation au printemps plutôt qu’à la première neige.

Pour les crampons, de plus en plus utiles en ville comme à la campagne quand la glace est de la partie, ils nécessitent un bon nettoyage à l’eau savonneuse, notamment pour enlever le calcium. Avant de les ranger au chaud, utilisez un sèche-cheveux pour bien les assécher.

Et maintenant, place au printemps!